SEANCE SOLENNELLE DE L’ACADÉMIE DU BERRY
Du samedi 29 mars 2025 à Sainte-Sévère (indre)
Au matin du samedi 29 mars avait lieu par un temps ensoleillé et frais, à Sainte-Sévère-sur-Indre, la Séance solennelle de Printemps 2025 de l'Académie du Berry.
C'est à 10h30 que le rendez-vous avait été fixé sous la vieille Halle de la Place du Marché, immortalisée en 1947 par le film "Jour de Fête". On s’y retrouva en même temps qu’un sympathique rassemblement d'anciens véhicules automobiles, qui aurait peut-être séduit Jacques TATI pour son autre célèbre film "Trafic" !
Sous la conduite de Monique JOGUET Professeur retraitée qui connait tout du petit village de Sainte-Sévère, on fit une première halte sur la terrasse du vieux château. A l'abandon durant près de dix ans, il a été racheté par un couple trentenaire d'architectes Romane PELANCHON et Minh-Son NGUYEN, présents tous les deux ce samedi matin ainsi que François DAUGERON Maire de Sainte-Sévère et l'ami Christophe CHARLIER Membre de l'Académie du Berry venu en voisin depuis sa belle demeure de La Motte-Feuilly.
Madame JOGUET nous rappela qu'ancien fief des puissants Vicomtes de BROSSE, Sainte-Sévère tomba par surprise durant la guerre de cent ans aux mains des "Anglois" et de vils brigands jusqu'à sa reconquête en 1372, après un long siège par les troupes françaises du Duc de BOURBON et du Connétable Bertrand DU GUESLIN.
Après la Famille de BLANCHEFORT, c'est Louis de BOURBON, Duc de Montpensier qui en devint le seigneur, puis à l'issue des Guerres de religion, Sainte-Sévère passa successivement dans plusieurs mains, dont celle d'Anne-Marie Louise d'Orléans dite La Grande Mademoiselle, selon les modillons qu'on devine encore aujourd'hui résumant toute son épopée au fil des ans sur la façade du château, à savoir Sainte-Sévère, Du GUESCLIN et La Grande Mademoiselle !
Seule subsiste aujourd'hui de l'ancien château du Moyen Age, une impressionnante tour penchée de 18m sur une hauteur initiale de 48m, des traces d’un chemin de ronde crénelé dont on voit encore les mâchicoulis qui sont les seuls vestiges de l’ancien château médiéval.
Quant au "château neuf", il revint au milieu du XIXème siècle à la Famille (bien connue à La Châtre) de VILLAINES, puis à la Congrégation des Sœurs Oblates du Sacré-Cœur de Jésus, qui depuis Montluçon y dirigèrent plusieurs affectations de 1936 à 2014.
A l'issue d'une visite des vieilles rues, de l'imposante porte fortifiée et du souvenir historique de la fameuse croix de pierre sur la Place du Marché, le groupe se dirigea ensuite pour se restaurer au Relais du Facteur, anciennement l’Ecu de France, auberge fréquentée autrefois par George Sand et par Jacques Tati et son équipe de tournage.
A 14h ancienne heure d’hiver, nous étions attendus à la Maison de Jour de Fête, pour une incroyable plongée dans le chaud été 1947 : Follainville était devant nous et François le facteur pouvait commencer sa joyeuse tournée sonorisée. Même "les Américains" qu'on y apercevait dans le film étaient dans l'actualité du moment !
Lors de l'Assemblée Générale qui se déroula ensuite à proximité Salle Sophie TATISCHEFF (fille de Jacques TATI), présidée par Alain BILOT, il fut donné lecture ( par Philippe Magne ) du message de notre Chancelier le Médecin Général BAZOT hélas absent.
Le programme de la journée s’est terminé par une passionnante Conférence (ici) de Monique JOGUET Professeur retraitée au Collège Louis PERGAUD sur "Le Cinéma (ici) de Jacques TATI". La conférencière a insisté sur le côté novateur de ce cinéma et nous a fait partager son univers et sa philosophie dont on peut retenir la phrase suivante : " Je suis pour un permis de construire, mais aussi pour un permis d'habiter " !
Ainsi se clôtura dans l'Indre la Séance de Printemps, en attente de celle de l'automne qui se déroulera à Graçay dans le Cher, la date retenue est le 25 octobre 2025. Merci à chacun de bien le noter dans son agenda.
Compte-rendu de : Philippe MAGNE
Chevalier de l'Ordre National du Mérite
Commandeur de l'Ordre du Mérite agricole
Membre du Haut-Conseil de l'Académie du Berry
Les photos sont la propriété de Messieurs :
Régis CROSNIER, Didier DUBANT, Christophe DEFORGE et Jilali BAHIAOUI
L’allocution du Président :
Bonjour ……
Si nous sommes réunis à Sainte-Sévère aujourd’hui, pour notre session de printemps, c’est grâce à l’idée, suggérée par notre nouveau membre, Aurèlie BILDE, que nous tenons à remercier.
Je n’ai pas pu participer à l’organisation de cette séance, car j’ai dû subir une importante opération des vertèbres cervicales à la Salpêtrière, opération suivie d’un long séjour de rééducation à la clinique de l’Ourcq. Mais notre solide équipe –Thierry CHAMFRAULT , Philippe MAGNE – a su mener à terme notre projet à Sainte-Sévère, aidée en cela par l’intervention efficace de Michèle LUNEAU, conseillère municipale à Sainte-Sévère et co-présidente de l’association des amis de La Tour. Nous la remercions chaleureusement ainsi que Monique JOGUET qui sera la conférencière de cette session.
D’ores et déjà nous pouvons vous annoncer que notre rendez-vous d’automne se tiendra autour du samedi 25 octobre à Graçay dans le Cher. C’est notre ami Thierry CHAMFRAULT qui s’est chargé de l’organisation.
Je lui passe la parole pour qu’il vous apporte quelques précisions sur le programme de cette journée.
(Intervention de Thierry) …………………….
Merci Thierry
Nous regrettons l’absence de beaucoup de membres dont certains se sont excusés : Docteur Bernard Jouve, Jean-Claude André, Monique DELCLAUX et le docteur Jean-Yves LABARRE, Pierre d’AMARZIT, Annie HUGON, docteur Jean-Louis RATEAU, Lucien LACOUR, François TESSIOT, Didier BRUGERE, Marie-Hélène FONVIELLE, Philippe PASZKIEWICZ et notre cher chancelier Docteur Maurice BAZOT dont Philippe Magne va nous lire le texte qu’il nous a adressé.
( Lecture du texte de Maurice BAZOT par Philippe MAGNE) ………………………
Le texte du Chancelier Maurice BAZOT :
Cher Président, chers collègues, chers amis, Mesdames, Messieurs,
Depuis notre mémorable séance solennelle d’avril 2023 à Bourges, des problèmes de santé et un contexte familial complexe entravent mes déplacements. Mes fonctions de chancelier offrent désormais l’aspect d’une enveloppe vide et stérile que notre cher président s’obstine à maintenir malgré mes demandes réitérées de démission… De plus, il a souhaité me donner aujourd’hui la parole.
Vieillir est un privilège qui permet de voir s’épanouir sa famille. C’est également un privilège lorsque l’on peut encore exercer une activité intellectuelle, malheureusement circonscrite à Paris, avec des conférences à venir.
S’agissant de notre académie, c’est enfin la grande satisfaction de la voir s’épanouir alors que la plupart des associations sont en perte de vitesse.
Il me faut saluer à cette occasion le dynamisme des membres du haut conseil et de Monsieur Philipe Magne qui assume à merveille les fonctions de vice-chancelier.
Vieillir n’est plus -à l’inverse- un privilège face à la disparition de ses proches et amis. Dans nos rangs, je pense à l’académicienne Jacqueline de Romilly, qui m’honora de sa présence lors de mon élection, il y a plus de trente ans déjà…
J’évoque avec émotion la disparition de Philippe Deloup, clavaire d’exception ; de Laurent Personne, précieux ambassadeur auprès de l’académie française, de Michèle Olougoudou-Savignat…
J’oserai enfin exprimer deux regrets.
Le premier concerne la disparition d’un rituel que nous partagions avec notre modèle national.
Celui du discours de présentation des nouveaux membres titulaires. Il permettait une exposition exhaustive des travaux de l’impétrant, mais, au-delà, de ses gouts, de sa personnalité. Il était, de plus, à l’origine de liens irréfragables entre nous. Je pense ainsi aux longues heures passées au domicile de l’ambassadeur François Plaisant, aux nombreux échanges avec le général Lucien Robineau, avec Gérard Desjeux.
Le second, c’est de voir le site de l’académie ne plus remplir sa fonction mémorielle. Comme le rappelait Jacqueline de Romilly, tout peuple, toute structure ne sont rien sans leur référence historique. Ceci est d’autant plus vrai pour une institution telle que la nôtre avec ses objectifs spécifiques. Ceci est d’autant plus vrai à notre époque. Ce qui n’est plus accessible à la recherche informatique n’a plus d’existence.
Je ne suis pas sans ignorer les contraintes financières qui ont conduit à ce considérable élagage mais il existe des solutions. Je me permettrai de soumettre quelques suggestions à mes collègues du Haut Conseil.
Pour l’instant, je formule des vœux de pleine réussite à cette nouvelle séance solennelle, avec les découvertes qu’elle propose et à sa précieuse convivialité que je regrette vivement de ne pouvoir partager.
Que ce 29 mars soit pour vous tous un nouveau « jour de fête » …