Jean de Boschère et Nohant
Vanessa Weinling, responsable du service culturel de La Châtre, a fait quelques visites guidées et son érudition charismatique ont permis aux visiteurs de pénétrer dans l’univers relativement hermétique de cet artiste « à la marge » comme le soulignait Vanessa.
Comme tous les Castrais, je connaissais ce personnage élégant et énigmatique qui habita la ville de 1939 à sa mort en 1953, quoique je ne me souvienne pas que l’enfant que j’étais l’ait croisé. Par contre j’ai un souvenir très net de Madame d’Ennetières, puisqu’elle fut un temps notre voisine lorsqu’elle partagea une maison située rue du cimetière (actuelle rue Maurice Rollinat) avec Mme Pearon, Directrice du Cours Complémentaire. Nous rencontrions quelques fois dans la rue celle que Maman appelait respectueusement Madame de Boschère et j’ai beaucoup regretté par la suite que la gamine que j’étais alors n’ait pas daigné (ou osé) répondre à l’invitation qu’elle m’a faite à plusieurs reprises de venir lui rendre visite.
C’est donc animée de toute cette nostalgie ainsi que par amitié pour Alain Bilot que je suis allée visiter cette exposition sans me douter que j’allais y découvrir quelques rapports entre Jean de Boschère et George Sand.
D’abord j’apprends que c’est grâce à Aurore, qu’il avait rencontrée à Paris, qu’il arrive en Berry. En 1937, il a des ennuis de santé et son médecin lui conseille de se « mettre au vert » ; il accepte alors l’invitation d’Aurore Sand et débarque à Nohant avec Elly (Elizabeth d’Ennetières)
où ils passent l’été 1938. Le couple subit le charme de la région et s’installe à La Châtre dès 1939 où la guerre les surprend. A la fin de la guerre ils décident d’y rester et emménagent dans l’ancienne chapelle des Visitandines rue Nationale.
Ensuite, comme George Sand, il aime la campagne : « A la campagne, les journées contiennent beaucoup plus d’heures qu’à la ville. On y jouit de deux vies : celle de l’écrivain, du poète, du dessinateur, et celle du jardinier attentif. » Il a également, comme elle, une passion pour les oiseaux. Entre 1923 et 25, alors qu’il vient de rencontrer Elly, ils vivent une parenthèse heureuse à Rome et fait construire dans leur maison de « Due Santi » volière, colombier et basse-cour ». A La Châtre aussi il s’est entouré d’oiseaux, comme en témoigne la photo qui sert d’affiche à cette exposition.
Cet article a quelque peu l’apparence d’une gageure ? J’en conviens. Mais amusée par ces points communs j’ai « sauté sur l’occasion » et saisi le prétexte de ces ressemblances pour rendre compte de cette belle initiative culturelle de La Châtre (cette expo comme toutes les autres à La Châtre sont gratuites) et du remarquable travail de Vanessa. Et bien sûr pour souligner le dévouement d’Alain Bilot pour faire mieux connaître l’œuvre de Jean de Boschère
Danielle Bahiaoui